Mon Costa Rica à moi ... Vivre au Costa Rica ... BLOG Costa Rica ...

Grenouille transat BLOGPersonnellement cela ne m’intéresse pas du tout de vous parler du Costa Rica.
Comme s'il n'y avait qu'un seul Costa Rica ...

Surtout, d'autres que moi font cela bien mieux.
Voyez par exemple Wikipedia, le bon vieux Routard, le Petit Futé et autres Lonely Planet.

Ce dont j’ai envie, c'est plutôt de vous parler de MON COSTA RICA à MOI.
Celui que moi-même et ma famille vivons au jour le jour, a lo largo de la manera (chemin faisant), con el tiempo (au fil du temps).
Pays parfois merveilleux, souvent quand on y pense, d'autres fois horripilant, un peu comme la vie en général. En un peu mieux ...
Je vais essayer de vous le présenter, sans prétention, façon BLOG.

Pas de stress, on écrira au fils du temps, quand nous aurons le temps ... Pura Vida ...

@ bientôt,


L'Actualité du jour

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N° 67 - 08/05/2015 - Vendre des poulets sur Facebook …

Costa Rica - Poule et 5 poussinsVers 17H00 aujourd'hui, comme chaque soir ou presque, je faisais mon inspection de routine dans la finca et j’assurais en même temps la promenade des 4 chiens. Ils sont ainsi faits, ces canidés, qu’ils ne peuvent se passer de cette habitude sous peine de déprimer et me le faire savoir tout au long de la journée par force regards de biais et grognements extrêmement désagréables à entendre. Et ce malgré les 10 hectares de la propriété et les 30 ou 40 hectares adjacents où ils se promènent pourtant en toute liberté quand ça leur prend. Je n’y coupe jamais donc, à la promenade, et quelque part c’est tant mieux car cela me permet de savoir ce qui se trame dans mon petit domaine.
Car je passe certains jours enfermé dans mon bureau, rivé à mon PC, au motif officiel de travailler. Enfermé c’est beaucoup dire car la porte à l’ouest est toujours ouverte sur le patio et la porte à l’est ouverte sur le Lac Nicaragua, en contrebas, à 35 km à vol d’oiseau environ. On a vu pire comme conditions de détention d’autant que 365/365 les portes peuvent demeurer grandes ouvertes sur la nature. Pas de chauffage ni de climatisation, le printemps, pour toujours … Enfin, en espérant que les apprentis sorciers ne nous modifient pas le temps.

Je sais bien que ça bosse dans la finca tout au long du jour car de loin en loin j’entends la tronçonneuse, la débroussailleuse ou … le silence, c’est selon. Et parfois dans mon dos j’entends grincer la porte du patio et en jetant un œil en arrière par la fenêtre qui donne sur la cuisine d’été, j’aperçois Misael, le péon, qui s'en vient accrocher un régime de bananes ou bien déposer dans la cuisine des noix de coco, des oranges, des citrons … la liste de ce qu’on récolte dans la finca est longue, bien trop longue pour que je connaisse et utilise tout.

Je commence toujours ma sortie du soir par le poulailler. Je ne laisse à personne d’autre que moi la tâche de récolter les œufs. Cela me permet notamment de savoir ce qui va bien, ce qui ne va pas bien et d’y remédier aussitôt. J’en récolte 10-12 par jour en ce moment, ce qui est bien trop pour ma consommation personnelle. Pourtant, lorsque je me suis retrouvé seul à la finca, n’étant pas expert en cuisson de poulets au four, j’ai pris l’habitude d’en manger 3 (frits) le midi et 3 autres (durs) en salade le soir. Après 2 ou 3 mois de ce régime, entre 150 et 200 œufs par mois, j’ai dû diminuer ma consommation d’œufs car je souffrais d’un début d’urticaire. Le foie avait fini par dire stop mais il ne s’était pas rendu sans combattre, le bougre ! Malgré l’hépatite de 2011 qui a failli avoir raison de lui, il a manifestement bien récupéré, il me fera encore au moins 50 ans ! Ce qu'il y a autour, je ne sais pas ...
En revenant plus modestement à 3 œufs quotidiens, avec parfois des pauses, tout est revenu en quelques jours à la normale. Aussi, n’écoutez pas les mauvais plaisants qui vous parlent de « mauvais cholestérol », de ne manger au maximum que 2 ou 3 œufs par semaine, c’est du grand délire. Je suis certain que ces œufs, du fait bien entendu qu’ils sont 100 % organiques sont la meilleure source de protéines que je puisse me procurer là où je vis. Du coup je ne mange quasiment plus de viande et je m’en porte bien mieux.

Costa Rica - Poule noire et poussinsMais revenons à nos poulets. Ce soir je vis que Misael avait réorganisé l’espace où nous mettons les poules qui couvent. Nous disposons maintenant de 4 grands espaces bien délimités, bien protégés et nous allons les porter à 6. Autant de poules qui couvent et donnent naissance - après 21 jours - à 10 poussins chacune, cela fait au moins 60 poussins par mois. Bien trop d’autant que nous ne les mangeons pas, il s’agit seulement de renouveler les poules pondeuses. Et aussi de faire plaisir aux poules car pour illustrer le mot « obstination », il faut avoir eu dans son poulailler un certain nombre de poules qui veulent absolument couver. Les collègues paysans me comprendront. En ce moment j’en ai 8 dans ce cas, sacrées femelles, un vrai cauchemar ! L’idée est donc venue, revenue en réalité, plutôt que de faire plaisir aux poules et par la suite ne plus savoir que faire des poussins, d’élever également quelques dizaines de poulets de chair pour notre consommation personnelle (moi-même et Misael et sa famille) et d’en vendre le surplus.

C’est là que j’appris par Misael, une confirmation en fait, qu’on vend dans le commerce des poussins génétiquement modifiés qui sont programmés pour pousser à tel type d’aliment (maïs OGM + hormones + antibiotiques + chimie diverse) et revendus ensuite une fois engraissés pour la consommation humaine. Dans la mesure où on les laisse un peu gambader dans les prés parmi les seringues usagées (car on les « injecte » aussi), on peut même les vendre comme « poulets de ferme » ou l’équivalent local.
Ouais, je sais vous SAVEZ déjà tout ça mais le VOIR dans la moindre plus petite « exploitation agricole » de quartier ou de rue (c'est là que le mot exploitation prend tout son sens) ça ouvre d'un coup d'un seul bien plus GRAND les yeux et le cerveau !

Misael en me narrant cela savait bien que j’allais écarter cette façon d'élever des poulets et très vite, avant même qu’il ne finisse son exposé, je lui répondis :

- Écoute Misael, dans ce cas mieux vaut que nous mangions directement « l’aliment » (c'est le nom qu'on lui donne) nous-mêmes au lieu de le mettre dans le poulet. Ainsi nous gagnerons du temps et de l’énergie et pour le cancer, de toute façon ça ne change pas grand-chose, il arrivera toujours à point.
- Qu’en penses-tu ?

Misael qui connait bien mon opinion sur la question et la partage d’ailleurs, acquiesça.

Nous prîmes donc la décision d’élever uniquement du poulet « criollo », à l’air libre avec - au maximum - un apport extérieur en peau de riz local. Je sais bien, le riz n’a pas de peau mais je ne retrouve plus le terme exact. Sachez quand même que nos poulets mangent tous les jours de la banane bio et de la chair de noix de coco, idem, que du bio. Plus tous les agrumes qui tombent à terre par centaines puisque le terrain d’expression des poules est pour partie constitué d’un verger. Et bien entendu tout ce qu’elles trouvent en grattant à l’air libre et en sous-bois.

Comme je n’ai pas encore le loisir de parcourir les routes du Costa Rica avec ma Nissan Miller bourrée jusqu’à la gueule de cages à poules, j’ai demandé à Misael comment nous allions les vendre, tous ces poulets. L’idée c’est que je paie tous les frais et que je lui donne un pourcentage sur les ventes.
Et c’est là qu’il m’a dit :

- Pas de souci, je vais les vendre sur mon Facebook.

A son air sérieux, je vis qu’il ne plaisantait pas.

- Sur ton Facebook ?? T’as un PC Misael ? lui demandais-je alors.
- Non me répondit-il, mais j’ai Facebook sur mon téléphone.

J’éclatais de rire, on était sauvé ! Moi aussi j’ai un Facebook mais de là à vendre des poulets dessus …

Sur ce, afin de finir ma promenade avant la nuit, je le quittais, un peu interloqué quand même mais rassuré du fait que j’allais pouvoir vendre mes poulets bio grâce au Facebook de mon péon.
Peut-être même allions-nous faire le buzz dans le quartier ?

Costa Rica - Champ de bananes plantainsAprès le poulailler, les chiens m’attendant généralement assis ou couchés dans l’herbe en baillant d’impatience, je descends toujours vers le champ de bananiers, des plantains essentiellement, que nous avons plantés en 2014. Quelques centaines de pieds, il faudrait que je songe à en faire le compte exact …
Car quand tout cela va donner d’un coup (jusqu’à 70 bananes par pied) je n’aurai pas assez de la Nissan pour tout envoyer à la vente. Pour l’instant, j’utilise la centaine de bananiers déjà en production, 200 peut-être, comme monnaie d’échange quand je descends faire mes courses à Upala. Des plantains donc et aussi des citrons, oranges, mandarines selon la saison et les œufs en surplus, cela me paie largement ma consommation personnelle de fruits et légumes que je ne produis pas. Il s’agit d’un échange en réalité.
Costa Rica - Régime de bananes plantains
Au début, le marchand de fruits & légumes rechignait à acheter ma modeste production du fait qu’il n’y en avait pas assez justement. Je lui ai un peu forcé la main à dire vrai, car il ne sera pas dit qu’un vendeur d’élite d’immobilier comme moi n’est pas foutu de vendre 3 bananes et quelques œufs au premier boutiquier venu.
Il en allait de ma fierté, je ne plaisante pas avec ça. Alors j’ai mis le paquet pour vendre.

J’ai argué du fait que tout était 100 % bio, meilleur au goût et pour la santé et il m’a répondu qu’il s’en fichait bien car ses clients ne sont pas sensibles à cet argument, lui non plus. Pas assez de cancers dans la zone mais peu à peu ça vient lui répondis-je et, un peu interloqué, il en convint néanmoins, l’hôpital n’étant très pas éloigné de son magasin.
Il finit donc par accepter ma production, 1 fois ou 2 par semaine, quand je passe par là.
Et quelques mois après cette petite victoire, ce qui me fait le plus plaisir, quand je n’ai rien à échanger ou que j’oublie de prendre quelques caisses avec moi dans la voiture quand je descends faire mes courses, c’est qu’il me demande alors :

- Euh, t’as rien amené avec toi aujourd’hui ?

La dernière fois, il m’a même confié qu’il se réservait pour lui-même une partie des œufs que je lui porte. Il y a des petits combats dont on sort plus grand vainqueur que certains gros !


N° 66 - 02/04/2015 - Estamos en la ducha.

Le titre de cet article est un peu racoleur, je l’avoue, parce que d’abord c’est complètement faux, je suis tout seul dans la douche - je me vante un peu là - j’aurais donc dû écrire « « Estoy en la ducha ». Et puis surtout je reprends à bon compte et à mon compte cette maxime révolutionnaire s’il en est à des fins plus légères … encore que … chacun pourra en juger à sa guise.
Et puis c’est un clin d’œil à l’article #61, plus bas, qui lui dit bien et fort ce que son titre « Estamos en la lucha » laisse présager.

Je reprends … alors que ce matin depuis la douche au travers de la fenêtre de la salle de bain qui donne directement sur le bosquet tropical, j’observais à travers le cadre de bois sans vitre qui me sert de fenêtre, l' éternel printemps qui lui me sert de climat, je me faisais la réflexion qu’on ne peut pas, devant tant de beauté chaque jour renouvelée, être morose, chagrin, triste, déprimé … Au travers du cadre virtuel, on aurait dit un tableau, un tableau sonore même tant le bruit - je n'ose pas dire le chant - des « chicharras » (cigales) est omniprésent en cette saison. Je dis omniprésent car parfois on aimerait bien que ça s’arrête et puis, c’est comme tout, on finit par oublier. A condition de ne pas trop y penser bien entendu, sinon derechef on se le reprend en pleine poire, en pire.
Car ici à la finca, depuis bientôt 2 semaines, c’est « verano », l’été c'est-à-dire qu’il ne pleut pas tous les jours ou presque comme pendant « el invierno » qui lui dure toute l’année moins « verano » c'est-à-dire … toute l’année !

En équation cela donnerait à peu près ceci : hiver - été = hiver

Mais ce n’est pas tragique, hein, bien au contraire. Les anciens disent qu’il y a plus de 50 ans il pleuvait dans cette zone du Costa Rica quasiment en permanence et il arrivait parfois que les nuages cachent le soleil plusieurs mois durant. Bien qu’il reste encore beaucoup d’arbres, on reboise même en ces temps bénis, il semble que le climat ait changé principalement à cause du déboisement. Moins de pluie donc, dans les 3.000 mn annuellement quand même et puis aussi élévation graduelle de la température. Par ici, pour nous les humains du moins, ce n’est pas encore dramatique, pour le reste je ne sais pas.
Une moyenne annuelle de température de 24°, 18 à 30 en été, 15 à 26 en hiver ou bien à peu près. Alors, qu’est-ce-qui me rend si triste ? Car certains tueraient pour vivre 365/365 dans un tel climat ! Et bien je crois que c’est le fait d’éprouver à nouveau des émotions même au travers des activités les plus quotidiennes et banales comme prendre une douche. J’avais sans aucun doute oublié que la Vie est Émotions.

Qu’est ce qui me touche le plus finalement ? Sans hésitation je peux affirmer, certainement la photo d’un enfant malheureux ou bien la vue du même enfant malheureux dans la Vraie Vie, pas celle d’Internet. Quelques exemples de scènes de la Vraie Vie - pris sur Internet néanmoins - qui me bouleversent :

Kévin Carter, l'enfant et le vautour          Enfant affamé à Gaza          Enfant orphelin à Donbass, Ukraine

(Cliquez sur chaque photo pour agrandir mais vous pouvez aussi très bien vous en passer)

Je suis réellement bouleversé lorsque je vois la photo d’enfants confrontés à la mort, la leur ou celle d’un proche, à la faim … Ces scènes sont absolument terrifiantes parce qu’immédiatement, à leur vue, j’éprouve, nous éprouvons, 3 sensations :

  • Une grande frustration car on ne peut rien y faire. Parce que ce sont des scènes passées bien évidemment, qui se déroulent en général loin de l’endroit où nous nous trouvons, mais elles sont dans l’instant tellement prégnantes qu’on a instinctivement le mouvement de se lever pour faire quelque chose. Et puis on comprend aussitôt que c’est vain.
  • Une grande inquiétude car on se dit que - à force de déléguer à d’autres que nous tout ce qui compte dans la Vie - cela pourrait aussi arriver aux nôtres, ou bien au vôtres, c’est exactement la même chose.
  • Une grande colère, relativement à ce qui précède.

Pour finir sur une note d’espoir quand même, retour à la beauté de la nature qui, quoi qu’il arrive, sera encore là demain. Et moi aussi certainement. Pour les enfants justement.

Anna, Russie - Mars 2015     Ivan, Russie - Mars 2015

PS : Aujourd‘hui c’est Jeudi Saint, j’ai initialement écrit Jeudi Sain, lapsus révélateur ? Et bien NON, bien au contraire, car j’ai choisi ce jour réputé maigre au Costa Rica puisque toute vente d’alcool est interdite (supermarchés, bars, restaurants …) pour ouvrir une bonne bouteille - c’est mon côté révolutionnaire, « estoy siempre en la lucha » - à mon usage exclusif puisque, à part mes 4 gardes canins qui jusqu’à preuve du contraire ne boivent pas, je suis seul jusqu’à dimanche à la finca, je n’aurai donc pas à partager.
Demain, selon la foi chrétienne, c’est donc Vendredi Saint, « jour de tristesse et de méditation », au moins quoi qu’il arrive d’ici là, je serai dans le ton.
Et puisque j’ai parlé dans ce billet « d’émotions » je finirai avec ce SMS que j’ai reçu hier et qui dit textuellement, je traduis d’espagnol en français :

- Oui, je sais, mais aujourd’hui personne ne vit d’amour, avec l’amour tu ne paies pas la maison, tu ne paies pas tes dettes, tu ne te nourris pas et tu ne t’habilles pas. Aujourd’hui le principal c’est la santé et l’argent. L’amour vient après cela.

E., Chica, je ne peux pas être d’accord avec toi ou bien alors c’est que j’ai raté une marche. Ou bien alors peut-être, sans doute, à l’insu de mon plein gré toujours, suis-je devenu trop riche quelque part ? Et pourtant … Il va falloir creuser cela …


N° 65 - 24/03/2015 - Mais pourquoi donc parles-tu de toi, de ta misérable vie, dans ton BLOG ?

Blog Costa Rica - 1« Pour l'essentiel, l'homme est ce qu'il cache : un misérable petit tas de secrets … » disait un personnage de Malraux à propos de l’Homme. Ouais, on peut voir cela comme ça, surtout quand il s’agit des autres. Quand il s’agit de sa propre vie en revanche, le plus souvent on ne la voit pas comme « misérable », même si misérable, on l’est forcément toujours un peu quelque part.
On peut alors se demander ce qui pousse quelqu’un à étaler sa vie personnelle et forcément misérable quasiment par définition sur un BLOG, sur la Toile accessible à tous. Jusqu’à récemment encore, je me le demandais également. Jusqu’à ce que, peu à peu, je m’y mette moi aussi. J’y vois déjà quelques avantages :

- Personnellement cela permet d’informer les personnes de l’entourage, du moins celles qui s’intéressent à vous, des divers évènements qui surviennent dans votre vie, les heureux comme les moins bons. En fait, c’est plus délicat qu’il n’y paraît de prime abord. Vous informez seulement, vous ne forcez personne à réagir. Imaginez par exemple que votre femme ou votre mari vous laisse inopinément tomber comme la vieille chaussette que vous vous êtes patiemment efforcé de devenir au fil du temps. En informant vos proches avec un mèl du type :

- Thérèse m’a quitté … Bouh que je suis malheureux sans ma Thérèse … que vais-je devenir sans elle … en plus elle est partie avec le chien et elle m’a laissé les gossesBouh …

 et tutti quanti … quelque part vous les forcez à réagir, à compatir à votre libération malheur. Même s’ils pensent très fort …

- Ben c’est pas trop tôt, on a jamais pu la piffer la Therèse (ou le Raymond), il était plus que temps qu’elle se casse la grognasse, on aura plus jamais à se farcir sa tronche de cake aux repas de famille … pourvu qu’elle ne revienne pas … quelle bonne nouvelle, la meilleure de l’année !

… ils ne pourront d’évidence que se fader d’un mèl de consolation, hypocrite au possible - politiquement correct cependant, c'est l'époque qui veut ça - et vous le lirez de la même façon, hypocritement. Au final ce n’est sans doute bon pour personne, toute cette hypocrisie larvée, même si c'est très tendance.

Tandis que pour vos proches lire la nouvelle, bonne ou mauvaise, sur votre blog c’est plus souple quelque part. Ils peuvent réagir ou bien ne pas réagir, prendre leur temps pour digérer la chose. S’ils ne réagissent pas tout de suite, ils ne sentiront pas coupables, c’est qu’ils n’ont pas encore lu, n’est ce pas ? Ou bien alors qu’ils auront mal lu ou alors mal compris, assurément … il faudra relire encore et encore pour bien comprendre. Plus de nuances dans la réaction donc, du blanc au noir avec toutes les nuances de gris qu’on voudra bien y mettre.
Blog Costa Rica - 2L’erreur du blogueur finalement serait de dire à tout le monde, du style j’envoie un mèl à tout mon carnet d’adresse :

- Hey vous tous, m’a femme (ou mon mari) s’est barrée, z’avez pas lu mon blog ???

Pas bon ça, pas bon du tout !

- Professionnellement vous vous attirez des sympathies fortes tout comme des antipathies tout aussi fortes.

Certaines sympathies sont profondes car des lecteurs et futurs clients se reconnaissent dans ce que vous écrivez. En plus cela paraît vrai et c’est bien normal car, en ce qui me concerne en tous les cas, c’est 100 % véridique. Vous apparaissez donc à leurs yeux comme un humain avec toutes ses qualités et ses défauts, quelqu’un comme eux donc et non comme un robot dressé à vendre des trucs et des machins. Cela crée des liens et tout à coup vous voyez débarquer un « client » qui vous suit sur le Net depuis des années. Il connaît tout de vous, ou presque. Il en sait même souvent plus que vous sur certains aspects de vous-même. Je ne compte plus les fois où un client de passage a rafraîchit ma mémoire à propos de ce que j’avais pu écrire ou vivre par le passé. Drôle de sensation !

Les antipathies sont également très utiles car, le plus souvent mais pas toujours cependant, elles garderont éloignés de vous les funestes, les inopportuns, les pisse-chagrin, les fâcheux, ceux qui n’ont pas d’humour, ceux qui croient en avoir et en sont d'évidence dépourvus (les pires !) et même, si on a de la chance, les Témoins de Jéhovah. Il ne faut donc surtout pas craindre de déplaire, bien au contraire ! N’en faites pas un vice non plus.

Et puis, après tout, pourquoi un agent immobilier (de profession) ne devrait-il parler que d’immobilier ??? Imaginez un pharmacien qui ne parle que de médicaments, un dentiste qui ne parle que de dents, pire un proctologue qui ne parle que de … sa pratique professionnelle. Ce serait d’un chiant, on s’ennuierait très rapidement.

En illustration, en attendant le « vrai blog», quelques récentes réactions de lecteurs & lectrices :

Blog Costa Rica - 3

- Je n'ai pu lire ton blog que ce matin... et il m'a fort ému ... d'autant que ça me fait revivre ces souffrances ... ... !! Il m'a fort touché, pour plusieurs raisons : ton blog est non seulement vraiment super bien fait, mais en plus, tu racontes ton aventure costaricienne comme j’aime, simple, bien observé, dans le détail, tu écris vraiment bien… passionnant... très touchant… ton blog me semble une super bonne idée … réalisée avec talent … ça m’a scié… admiratif… j’aimerais pouvoir en faire autant… et en avoir la discipline… Vraiment, BRAVO ! (BdW).

Un grand merci pour vote site web, je vous ai lu avec passion et complicité. J'aime votre franchise, votre humour, votre analyse critique, vos références littéraires et votre esprit libre. Je pense à vous tous les jours. Je me suis connectée au feeling quelques heures après votre "post" et je venais de commander une carte routière pour le Costa Rica à une librairie du voyage à Renne pour laquelle je viens d'écrire "Je vous ai choisi parce que j'aime les bretons. Ceux sont les seuls qui ont encore de la culture, un pays, une langue, du caractère et qui tiennent le cap." C'est con mais je l'ai fait pour vous.
J'ai oublié de dire "ceux qui ont encore des sentiments ", ce qui me séduit chez vous. Aujourd'hui on vous demande d'avoir de la pudeur et des faux semblants.
Je suis effondrée par ce qu'il vous arrive. Je me suis dit "on ne voit pas", on ne peut pas voir tellement on est engagé.
Il n'y a pas de mot pour vous soulager. Il n'y a pas de possibilité de récupérer la dérive avec les humains même si on est le meilleur nageur. "Estamos bien en la lucha ". Je vous aime beaucoup, on ne se connaît pas, mais il y a une personne dans ce tunnel noir qui pense à vous et qui vous comprend. Je ne sais pas comment vous soutenir à part dans votre loyauté, votre respect du silence, des animaux et de la nature en ce moment. Ceux sont les roussettes, dans la nuit noire avec leur vol lourd, autour de la maison, qui m'ont sauvée. C'est exactement ce que vous décrivez, le silence de la vie.
Je ne sais pas quoi vous dire, vous écouter est la seule chose la plus humaine.Tendrement.
 (BH).

- On est fan de votre humour caustique et de votre ton parfois à la limite du blasé en ce qui concerne les « nouveaux arrivants ». (A&T).

- J'ai parcouru rapidement votre blog au boulot (mon épouse s'était empressée de me faire suivre votre réponse sur mon mail pro) et franchement au fur et à mesure des phrases on a l'impression de vivre l'aventure avec vous. Bravo et merci de faire partager vos aventures costaricaines… (ND).

Bon, merci à vous tous, ça fait sacrément plaisir - à l’égo ou à l’âme ? - alors, envers et contre tout, nous continuons …


N° 62 - 12/03/2015 - Allons donc pêcher le gros BAZAR au Nicaragua.

Bon, voilà, parfois la vie se met en marche, ça ne prévient pas et il faut sauter dans le train (voir mon commentaire du Post N° 38 de Actualités) parce qu’il va toujours dans le même sens. C’est rare qu’il s’arrête en pleine voie et fasse marche arrière pour ramasser un laissé en rade sur le quai. Toi comme moi !

Ceci étant dit, ce week-end, comme on ne savait pas trop quoi faire avec mes potes, aussi sec nous avons pris le bateau pour le Nicaragua histoire d’aller taquiner le « pescado » sur le Rio San Juan. Ne me demandez pas le nom du bazar, je suis aussi nul en poissonnerie qu’en botannerie. Le BAR ça encore je connais parce qu’on a ça chez nous en Bretagne, du bar. Des bars aussi, même que forcément, un jour ou l’autre, ça laisse des traces.
Jusqu’au dernier moment, nous avons douté chopper au vol un bateau pour traverser la frontière maritime mais nous avons finalement débarqué au Nicaragua en fin d’après-midi. Fort bien accueillis d’ailleurs par l’aubergiste, nous avons soupé comme des rois, seuls au monde, sur le deck du lodge.

Le lendemain matin, debout à 5 heures, douche froide pour se remettre de la veille (pour gagner 10 minutes, cherche donc pas l’eau chaude car y_en_a_pas), le temps de discuter avec les autorités et nous obtenions les permis de pêche réglementaires, au Nicaragua on ne rigole pas avec ça. Au Nicaragua on rigole vraiment de tout ... sauf de l’autorité. Avec l’autorité on s’arrange et après seulement on rigole.

Très vite, tandis que le bateau filait sur le Rio San Juan, j’ai réalisé que même en pays tropical il est conseillé de se munir d’une petite laine pour fendre la bise de l’aube. Je me suis protégé du froid mordant comme j’ai pu avec des gilets de sauvetage usagés qui manifestement auraient eu peine à sauver de la noyade un végétarien en phase aigüe de jeûne. Après une demi-heure à fond les ballons, nous sommes arrivés sur la zone de pêche.

Comme le « pescado » ne se décidait toujours pas à mordre après 1H30 d’allées et venues, Thierry a unilatéralement décidé qu’on allait ouvrir des bières pour le faire venir. 08H00 du mat c’est généralement un peu tôt pour l’apéro mais il faut parfois savoir faire contre mauvaise fortune bon cœur, ainsi l’on pense en Finistère. D’après lui, c’est un truc qui marche à tous les coups. Sans déconner, la première bière n’avait pas encore fini de faire « PSCHITT » tandis qu'on l'ouvrait que le premier bazar mordait à l’hameçon. Ce premier bazar donc fut pour Éric qui se trouvait au plus près de la bonne canne, le second pour Thierry et j’eu, quant à moi, l’honneur du troisième, le plus gros il va sans dire. La photo est là pour le prouver même si on ne voit qu’un bout du bazar que je sortais magistralement de l’eau quelques minutes après. C’est comme un iceberg en fait, le plus gros est sous la mer. Enfin, sous l’eau, la mer est quand même un peu plus loin, à près de 200 km. Et puis dans le coin y_a_pas trop d'icebergs. M'enfin, c'est juste une image, pour que vous réalisiez mieux la taille du bazar.

Chacun ayant eu son compte de « pescado », trop forts, nous décidâmes d’un commun accord de ne pas davantage vider le Rio, d’en laisser aimablement pour les autres et nous nous concentrâmes plutôt à vider les glacières qui n’attendaient que ça. Jusqu’ici, je croyais un peu naïvement certes, que les kilos de glace que chargent les bateaux de pêche avant de quitter le port étaient destinés à conserver le poisson. Quelle funeste erreur de ma part ! Une croyance de plus qui vient de disparaître car dans la réalité vraie du terrain vécu, c’est juste pour la SOIF. Car objectivement, rien ne dit à l’avance que nous attraperons du poisson. Par contre, sauf miracle, nous sommes à peu près sûrs d’avoir grand soif à un moment ou bien l’autre. Après force bières, vin (rouge ou blanc, j’ai oublié) et un truc local vraiment costaud à base de coco et de rhum, vers midi, après avoir maintes fois failli tomber du bateau à cause de besoins pressants à satisfaire, nous rentrâmes au lodge très satisfaits de nous-mêmes, de la pêche et d'avoir réussi à vider les glacières.

Une fois au lodge, une acorte nica nous servit très rapidement les gros bazars pêchés magiquement transformés en carpaccio et en filets grillés. Pur délice !!!
En fin d’après-midi, soit 24 heures après avoir débarqué, nous embarquions pour le Costa Rica.

Retour casa, Pura Vida !

PS : si un lecteur touché par la grâce de nos petites aventures en Amérique Centrale souhaite acheter en pleine propriété un centre de pêche extraordinaire et unique au Nicaragua, qu’il me contacte.
 

Stéphane - Pêche au Rio San Juan du Nicaragua - Mars 2015 - Vue 1

Stéphane - Pêche au Rio San Juan du Nicaragua - Mars 2015 - Vue 2


N° 61 - 23/02/2015 - Estamos en la Lucha.

La finca est désormais silencieuse. Plus de cris d’enfants, de rires, de disputes, des pleurs aussi parfois et des cavalcades effrénées vers la maison. Pour manger, se soigner, changer des vêtements mouillés ou même souvent déchirés.
Bien sûr aujourd'hui il y a encore les chiens qui sans cesse se rappellent à mon souvenir, les quelques coq chantants et les dizaines de poules qui constamment envahissent le patio et qu’il faut chasser, les toucans qui viennent se partager tour à tour le régime de bananes qu’on accroche à leur libre disposition, le cri des perroquets verts, le hurlement des singes, le manège incessant des oropendolas, le hibou tout proche dans le bosquet tropical qui me parle toute la nuit alors qu’avant je ne l’entendais pas. Et même les colibris qui, l’air de rien, font leur part. Les serpents aussi qui passent sous la maison, je les entends maintenant.

Et là-bas sous le rancho, la radio tourne quasi 24/24 pour faire un peu de bruit, un peu de vie. Radio Romantica, je crois, des chansons - pura latinas - d’amour au kilomètre qui me viennent tout droit du Nicaragua, là, tout près, à porté de vue, à portée de voix presque, à portée de vie en tous les cas. Du matin à la nuit et souvent de la nuit au matin je m’en emplis le cœur et même cela ce n’est pas encore suffisant, il reste de la place, tant de place, en fait tout dedans c’est le grand vide intersidéral. Le vide n’est pas vide paraît-il - habituellement je le crois volontiers - mais là, aujourd'hui, je peux assurer sans me tromper que ce vide-là est bien vide. Et froid aussi.

La finca, pourtant, est pleine de vie, la plupart insoupçonnée, ça explose de partout, tout  le temps et moi aussi je suis en vie. Enfin je crois …
Car pour moi, sans vous, les enfants, la finca est silencieuse, trop silencieuse et mon cœur saigne abondament de tout ce silence.

Anna et Ivan - Russie - Février 2015

Anna - Dessin chien - Russie - Février 2015


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