Personnellement cela ne m’intéresse pas du tout de vous parler du Costa Rica.
Comme s'il n'y avait qu'un seul Costa Rica ...
Surtout, d'autres que moi font cela bien mieux.
Voyez par exemple Wikipedia, le bon vieux Routard, le Petit Futé et autres Lonely Planet.
Ce dont j’ai envie, c'est plutôt de vous parler de MON COSTA RICA à MOI.
Celui que moi-même et ma famille vivons au jour le jour, a lo largo de la manera (chemin faisant), con el tiempo (au fil du temps).
Pays parfois merveilleux, souvent quand on y pense, d'autres fois horripilant, un peu comme la vie en général. En un peu mieux ...
Je vais essayer de vous le présenter, sans prétention, façon BLOG.
Pas de stress, on écrira au fils du temps, quand nous aurons le temps ... Pura Vida ...
@ bientôt,
Nous sommes actuellement en plein nettoyage de finca, plusieurs péones s'activent donc dès 6 heures du matin à défricher la propriété à grands coups de machette. L'autre jour, histoire d'éprouver ma forme physique et de donner l'exemple, je m'y suis mis également.
Après quelques heures de déhanchements ridicules, non sans avoir laissé échapper ma machette 4 ou 5 fois sans, par un bonheur incroyable, couper la tête d’un des enfants qui traînent toujours dans le coin en quête d’un mauvais coup à faire, je me suis enfin retourné, déjà prêt à me réjouir, pour admirer toute l’étendue de mon travail. Et là, horreur et damnation, je me suis vite aperçu que, malgré mes efforts herculéens, je n’avais rien coupé ou peu s'en faut. J’avais littéralement tout haché !
Aurais-je perdu la vue ou la raison à l’insu de mon plein gré ? Point du tout, c’est simplement que ma machette, après examen attentif, est ressortie aussi affilée que le dos du couteau qu’on utilise pour couper sa viande au troisième plat d’un repas de mariage breton après avoir à peine abusé de 4 apéritifs et 2 bouteilles de Bordeaux (Psssstt, pensez au Bordeaux quand vous venez, y-en-a déjà 3 ou 4 qui m’ont rassuré à ce propos mais ce n’est pas suffisant). Allez donc couper quoi que ce soit avec ça !
Du coup, mes péones m’ont gracieusement affûté - en rigolant sous cape - mes 3 machettes réglementaires, parce que je le vaux bien. J’ai testé, ça coupe tellement maintenant que je n’ose plus m’en servir, du moins tant qu’il y a un chérubin ou un animal domestique à moins de 15 mètres. Les poules, ça ne compte pas, de toute façon je les rate à tous les coups ou alors elles évitent.
Il faut dire que la machette au Costa Rica n’est ni plus ni moins que le prolongement naturel du bras du Tico des Champs qui naît quasiment avec. Bon, ce n’est qu’une image un peu virile mais je gage qu’avant sa première dent, il a déjà reçu sa première machette. Par contre, l’autre jour je suis allé visiter une finca avec un gros Ticos des Villes affublé d’une petite machette, il avait l’air tout ridicule. Ne souhaitant manifestement pas aggraver son cas devant des « extranjeros », il n’a d’ailleurs pas osé s’en servir, le malheureux.
Mais je ne suis pas ici pour deviser « machettes » avec les citadins policés que vous êtes et pour qui, se balader avec un coupe-ongles usagé au fond de la poche, relève déjà du port d’armes prohibé.
Non, je voulais parler de la plante que j’ai cru, au premier abord, que mes gars avaient omis de raser de près puisqu’elle me narguait, seule et oubliée, au beau milieu d’un champ de ruine végétal, un vrai massacre ! Point du tout, ils l’ont laissée tout exprès, telle que vous la voyez sur les photos ci-dessous.
Après enquête approfondie (merci Matthieu) j’ai appris que nous avions là une précieuse Gavilana, dénomination latine « Neurolaena lobata ».
Cette plante possèderait les propriétés de traiter certains désordres (je n’aime pas le mot « maladie » parce que ça me fait penser au « docteur » que j’aime encore moins) en offrant notamment les propriétés de type :
Au Costa Rica on utilise également les feuilles en infusion pour soigner les maux de ventre, les douleurs d’estomac, la diarrhée (si si !), les intoxications alimentaires, les parasites intestinaux …
Un thé à base de racines de Gavilana permettrait même de nettoyer et de détoxifier le sang mais ça, à la limite, je m’en balance un peu tant mon sang est pur comme un bon vieux Bordeaux Grand Cru Classé de 1963, mon année de naissance. Aïe, j’oublie un peu vite cette fichue hépatite qui a lâchement failli me laisser sur le carreau voici quelques années. Rien que pour cela, je vais prochainement tester pour vous l’infusion de Gavilana. Le goût de la feuille est si horriblement amer que cette plante ne peut qu'être excellente pour le système digestif, dont le foie. A propos de foie, je ne savais pas que j’en avais un - de foie - avant d’être malade. Non pas que l’hépatite soit douloureuse pour le foie, c’est limite indolore. D’ailleurs, quand tu commences à vraiment sentir ton foie, t’es déjà mort ! C’est plutôt quand il s’est mis en carafe que j’ai compris que le foie est l’organe le plus important du corps humain, plus que le cerveau sans doute. La preuve, certains n’ont pas quasi de cerveau et fonctionnent à peu près correctement. Alors, par pitié, prenez soin de votre foie avant d’y être brutalement contraint. Cette Gavilana sera d’ailleurs la première plante de mon jardin médicinal que je nomme dès à présent : « Jardín evita el Dr ».
Pour le reste, vivement qu’on soit bien malade pour avoir le bonheur de vérifier les nombreuses propriétés de cette merveilleuse plante sans devoir enrichir le vilain pharmacien qui ne pense qu’à une chose, changer son Porsche Cayenne à vos dépends.
Note du 22 février 2014 : après avoir infusé quelques feuilles, j'ai courageusement avalé par 2 fois le breuvage ainsi obtenu. Car c'est vraiment infect, c'est le moins qu'on puisse dire ! Ayant - contre toute attente - survécu à cette terrible épreuve digne de Koh-Lanta, je persévère. N'étant pas, à ma connaissance atteint d'une quelconque maladie, à la part peut-être la dizaine de pathologies habituelles, j'espère pour le moins rajeunir. Le rajeunissement ne fait à priori pas parti des vertus de la Gavilana mais on ne sait jamais ...
J’ai déjà récemment commis un post, un billet sur la compagnie ICE qui est au Costa Rica ce qu’étaient en France, si on les avait réunis, les 2 défuntes compagnies France Télécom et EDF. Un instant ... on me dit dans l’oreillette qu’EDF ne serait pas encore défunte ... soit, ce n’est que partie remise, je suis souvent en avance sur le timing, le calendrier pardon.
ICE, je reprends, est une sorte d’hydre à 2 têtes, absolument incontournable au Costa Rica, qui gère à la fois les communications (téléphone, Internet, télévision) et l’électricité, notamment d’origine hydroélectrique. Dans notre finca de montagne, nous dépendons des 2 branches, communication ET électricité. Autant dire qu’ICE est pour nous ce qu’est le Père Noël à ma fille Anna (8 ans) qui a oublié de grandir. J’ai déjà eu l’occasion de relater les exploits de ladite compagnie dans un article sobrement intitulé Que la lumière soit ...
Cette fois-ci c’est l’Internet qui jouait les filles de l’air depuis environ 1 mois et demi. Ce qui n’était pas sans causer de souci majeur à votre serviteur assailli journellement d’appels désespérés de fans brutalement plongés dans l’immense désarroi de ne plus recevoir de news, de nouvelles. Sans compter notre tendre épouse qui, frustrée de ne plus skyper 4 heures par jour sa môman à l’autre bout de la terre menaçait de nous quitter à brève échéance. Pire, nos chers enfants, gavés avec modération de dessins animés en streaming en lecture en continu de la génération d’avant la leur (ceux d’aujourd’hui sont tellement débiles que je n’ai pas plus que ça à en dire, je parle des dessins animés, pas de vos enfants) qui eux également, menaçaient de nous quitter à la moindre occasion. Il y avait donc grand péril en la demeure …
Ce matin, au comble du désespoir, alors que déjà je me résignais à me chercher une autre épouse dont la môman habitât à moins d’un jet de pierre (n’y voyez aucune mauvaise intention de ma part) avec qui faire de nouveaux enfants moins ingrats (cause toujours …) le miracle tant attendu est arrivé.
Une estafette de l’ICE, tout droit venue de la capitale du Costa Rica, San José, avec un ingénieur et un technicien à bord, rien que ça, recherchait désespérement la finca. Comme de juste, ayant pensé à tout SAUF à embarquer mon N° de GSM, ils s’étaient égarés au Diable Vauvert (j’adore cette expression !) et si je n’avais pu les joindre par le plus grand des hasards, les 2 infortunés tourneraient encore en rond à la recherche de la finca perdue. Et oui, il n’y a pas d’adresses au Costa Rica (ou bien quand il en existe, elles sont fausses) ce qui, dans la plupart des cas de la vie courante est un avantage certain.
A peine arrivés, ils ont débarqué leur matériel de guerre, je n’exagère pas, jugez plutôt : un PC Panasonic Toughbook CF-19 de dernière génération, un autre monstre dont j’ai oublié le nom mais pas le coût (60.000 $) qui sert à détecter et mesurer les ondes de toutes natures. Du coup j’ai appris que les satellites de la NSA étaient braqués sur ma finca (clin d’œil). Également que cet appareil détecte parfaitement les ondes radios ce qui en fait, si on a, comme nous, du temps et de l’argent à perdre, la radio la plus chère du Costa Rica dont nous avons profité au moins 20 mn. Plus une antenne portable de la taille d’une aile d’avion, là j’exagère un peu, plutôt d’un plateau repas que l’on servait autrefois dans les avions.
Je passe sur les 3 heures (réels) d’essais, de tests, de réglages à distance … que nos 2 compères ont effectué en ma présence. Au bout du compte - Oh second miracle en ce jour béni ! - il semble que j’ai retrouvé la réception que j’obtenais avant d’être lâchement attaqué par je ne sais quelle puissance étrangère. Et même un peu plus car pour du 2 mégas mensuellement facturé et dûment payé au prestataire de service, j’obtiens maintenant du 2.5 mégas et peut-être encore plus ce soir - dixit mon ingénieur de l’ICE - quand les autres abonnés du secteur seront couchés, vers 18H00 donc car on se couche tôt dans les zones rurales du Costa Rica. En ville c'est plutôt 18H30. Mais « Chut ! », dans ce cas il est conseillé de ne pas trop l’ouvrir. D’une part pour ne pas encourir la jalousie du voisin qui rame à moins d’un méga en réception et d’autre part une surfacturation d’ICE pour dépassement de la vitesse autorisée.
Pour en arriver à ce prodigieux résultat il a fallu - à distance - faire baisser la puissance radio d’une base implanté au sommet d’antenne de télécommunication situé à 17 km et augmenter celle d’une autre antenne située plus près. Tout cela pour éviter que la puce 3G (bientôt 4 !) qui permet au monde entier de suivre nos trépidantes aventures ne passe à l’insu de notre plein gré d’une antenne à l’autre avec pour néfaste conséquence de diviser notre signal par 20 ou 30.
Juste une réflexion car le temps partagé avec 2 talentueux bidouilleurs de l’ICE ainsi que celui passé à vous narrer - à titre gracieux - cette magnifique journée du retour de l’Internet fullpower pleine puissance m’a quand même quelque peu plombé ma journée de travail alors que vous êtes des milliers, pour le moins, à attendre une réponse de ma part.
Personnellement je trouve un peu magique que - et bien que je sois dans mon plein droit de français râleur qui n’a pas son compte de mégas alors qu’il PAYE, quel scandale !!! rubis sur l’ongle son abonnement de m…. à cette compagnie de m…. - 2 personnes fassent plusieurs centaines de km en 4x4 avec du matériel high tech de haute technologie pour venir perdre des heures à régler des trucs et des machins dont personne n’a même la moindre idée que ça puisse exister. Et tout ce barnum pour que - moi tout seul perdu dans ma finca - je puisse bénéficier de 100 % de mon abonnement Internet mobile à 30 $ (moins de 22 €).
Au Costa Rica, objectivement, nous ne sommes pas de simples numéros de contrat dont un pourcentage (décidé par les gestionnaires) peut être sacrifié au motif que la masse restante est suffisante pour assurer la marge bénéficiaire. Enfin, c’est ce que je veux, nageant dans mon bonheur actuel, croire jusqu’à la prochaine échappée belle de mégas.
Alors, une fois de plus, de bon cœur et bien que cette quasi absence d’un mois ½ du Merveilleux Monde du Net m’ait causé quelques envies pressantes de meurtre, merci à ICE d’avoir pris en compte mon petit souci personnel et d’avoir obligeamment fourni les moyens, les compétences et le temps de le résoudre.
Non non, nous ne nous sommes pas encore reconvertis en éleveurs de chèvres … pour l’instant du moins. Car pour nous, l’un des rares manques au Costa Rica par rapport au pays qui produit près de 400 variétés de fromages, j’ai nommé la France, c’était justement le fameux « fromage de chèvre ». Nous avions bien tenté parfois de nous en procurer en grande surface mais honnêtement, il y avait fort peu de différence entre le fromage lui-même et son emballage en plastique. Peu de motivation donc à retenter l’expérience. Ne restait qu’une solution, le fabriquer soi-même. Mais à la réflexion cela impliquait trop de contraintes telles que se laisser pousser les cheveux et la barbe, porter des sandales, sentir le bouc, se lever à 4H30 pour la traite, partir en stage de formation chez Chirac en Corrèze, … toutes options peu compatibles avec notre mode de vie actuel.
Grande joie donc lorsque nous avons appris qu’un éleveur de chèvre venait de s’installer à quelques minutes de chez nous. Avec les enfants, en ce début 2014, nous sommes allés lui rendre visite. Accueil très sympathique de Norman et son épouse qui nous ont fait visiter leurs installations. Cerise sur le gâteau, ils entretiennent également un potager bio dopé par l’engrais naturel fourni par les chèvres.
Nous sommes donc repartis heureux avec force yaourts de chèvre, divers fromages et légumes biologiques.
Qui dit fromage de chèvre dit forcément « bon pain ». Même si c’est parfois compliqué de s’en procurer, au Costa Rica cela peut encore s’arranger.
Finalement, pour être totalement heureux en 2014, ne manque que le Bordeaux … l’appel est lancé !
Si cela continue ainsi, nous allons basculer en 2014 sans même un petit post en près de 2 mois. Allez, je fais un effort pour tous ceux qui m’écrivent et se préparent à affronter l’hiver en commandant au Père Noël force caleçons longs ou strings fourrés sur les 3 Cuisses. Entre parenthèse, c’est l’hiver ici, les grands froids, il faisait 18 °C hier en fin d’après-midi dans les montagnes que j’affectionne particulièrement du côté du Rio Celeste. Ce matin l’eau ne gelait pas dans le lavabo mais on aurait bien supporté une petite couverture en plus. Va falloir s’équiper !
Y en a qui pensent, qu’au lieu du réchauffement climatique qu’on vous sert à toutes les sauces pour mieux vous tirer du blé, on va vers une mini glaciation, moi je crois que c’est complètement vrai !
En attendant, un petit coup de chaud pour la route, novembre 2013, direction Los Chiles, frontière entre le Costa Rica et le Nicaragua.
Légendes des photos, dans l’ordre je précise :
1 - Singe « momo congo » au déjeuner. Euh non, ici on dit plutôt « mono congo ».
2 - Basilico du Costa Rica.
3 - Volatile du Costa Rica - Je demande son nom ... C'est un anhinga (famille des cormorans), une femelle car elle a le cou beige, le mâle est tout noir. Je suis calé en animalerie hein ? En fait j'ai de bons amis (dont un biologiste & une naturaliste), écrivez-moi si vous souhaitez faire appel à leurs services pour tout savoir de la faune et de la flore du Costa Rica.
4 - Martin pêcheur au repos.
5 - Agosto, capitaine officiel de « lancha ». Homo sapiens sapiens, j'ai bon ?
6 - Barque chargée de Nicaraguayens qui s’en retournent clopin-flottant au pays.
7 - Borne terrestre de séparation entre le Costa Rica et le Nicaragua. Pas mal de pêcheurs sur les berges environnantes mais danger car crocodiles ! On déplore parfois des disparitions inexpliquées de pêcheurs, ce n’est pas une blague ! En outre, si tu n'es pas mangé par les crocodiles et si tu dépasses cette borne sans autorisation, les militaires du Nicaragua postés un peu plus loin te tirent dessus ! Alors, blague ou pas ?
8 - Retour au port de Los Chiles, frontière maritime entre le Costa Rica et le Nicaragua.