Fin février - début mars 2012, il faut croire que l’excès de travail m’a fait oublier, depuis un moment, de regarder en l’air. Car c’est en arrosant le jardin que je remarque à mes pieds les premiers « marañones » tombés de l’arbre. Les singes qui viennent quasi chaque soir à la tombée du jour faire leur récolte auraient dû me mettre la puce à l’oreille.
Quand je pense que pendant des années j’ai ignoré ces fruits miraculeux qui par centaines jonchaient le sol de la propriété. Je laissais rentrer les Ticos du voisinage les ramasser … croyant que c’était de la nourriture pour animaux, les cochons sans doute.

Il a fallu qu’une sale hépatite virale contractée début 2011 me projette dans un monde second durant de longs mois. Je ne pouvais rien avaler par moment, des jours entiers et je crois que ce jus de marañón, préparé par Cristina, jeune nicaraguayenne, m’a sauvé la vie ou peu s’en faut.

J’ai découvert 2 choses à ce moment pénible de ma vie :

• La signification du mot « astringent ». Je ne vous en dis pas plus, buvez du jus de marañón et vous comprendrez.
• L’incroyable pouvoir du jus de marañón grand pourvoyeur de vitamine A, C et de magnésium. Voir tableau ci-dessous.

En cette année 2012 toute la famille, même le bébé, s’est mise à la cueillette et au ramassage du fruit miraculeux. Un simple pressage à la main à travers un filtre et quelques kilos de fruits suffisent à produire quelques litres du précieux breuvage. 
2 ou 3 verres de jus (bien frais, glacé même pour atténuer le goût, du moins au début) par jour et aussitôt une pêche d’enfer. Il va falloir qu’on pense à congeler l’affaire pour en profiter quand le temps des marañones sera passé.

Note : le marañón, pomme cajou en français est le faux-fruit de l’anacardier, arbre qui produit la noix de cajou, amande qui grillée et salée se sert notamment en accompagnement de l’apéritif.

Ci-dessous le tableau de l’inflation au Costa Rica depuis l’année 2003. Chaque donnée présente l’inflation cumulée sur les 12 deniers mois. N’ayant pas lu l’explication sur le mode de calcul IPC pour cause de 79 pages en espagnol dans le texte, je ne me prononce pas sur la cohérence des chiffres.
Ce qui est sûr, par contre, c’est que depuis mi 2009 l’inflation est sous contrôle jusqu’à s’établir à 4.21 % en janvier  2012. Le Costa Rica est donc un excellent élève dans la zone Amérique Latine, ceteris paribus sic stantibus (toute choses étant égales par ailleurs).
Personnellement j’ai tendance à considérer l’inflation comme une sorte de vol sans voleur, un tueur silencieux qui dévore insidieusement nos économies. Certains économistes à la FED ou à la BCE s’efforcent pourtant de produire de l’inflation pour que l’économie reparte. De la bonne inflation paraît-il. Un peu comme une bonne grippe, une bonne rage de dent, un bon accident, une bonne guerre … Il y a de bonnes claques qui se perdent …
Je considère l’argent avant tout comme un moyen de conserver de la valeur (la valeur du travail effectué notamment) dans le temps (conserver et non spéculer). Comme aux États-Unis entre 1665 et 1776, absolument aucune inflation pendant 111 ans ! L’époque actuelle, notamment depuis la fin de la convertibilité dollar/or en 1971, est nettement moins vertueuse. La sanction pour vous est immédiate, vous la connaissez bien maintenant, chaque année un peu plus, travailler plus pour gagner moins.
Et c’est ainsi comme disait Voltaire, qu’une monnaie papier, basée sur la seule confiance dans le gouvernement qui l’imprime, finit toujours par retourner à sa valeur intrinsèque, c’est à dire zéro.
Ce qui explique mon goût pour l’immobilier faiblement taxé comme au Costa Rica.

Pour vous faire rêver un peu avant de pouvoir les toucher en VRAI, voici les nouveaux billets de banque en vigueur au Costa Rica. Volontairement j’ai choisi le côté pile des billets.
Le recto certes a l'immense mérite de présenter 6 bienfaiteurs distingués du pays dans les domaines démocratiques, politiques, économiques, éducatifs et culturels, je cite la Banque Centrale du Costa Rica. Soit 2 visages barbus, 2 moustachus et 2 glabres dont une femme que, jusqu’à aujourd’hui, j’avais pris, honte à moi, pour un jeune homme. Je sais maintenant qu’il s’agit de María Isabel Carvajal.
Le verso illustre la richesse de 6 des écosystèmes qui composent la biodiversité du Costa Rica qui s’enorgueillit de les préserver pour l’humanité.
Aucune comparaison avec les horribles billets sans âme de l’Union Européenne. Des portes, des fenêtres, des ponts … imaginaires et désincarnés (les couleurs sont choisies pour ne pas être naturelles) des billets inhumains entièrement créés par ordinateur nous dit le numismate Michel Prieur. Ceci afin supprimer toutes références nationales et de mieux tuer l’idée de Nation. Mettant en cela fin à 27 siècles de tradition. Triste époque voulue par les non moins tristes fonctionnaires de Bruxelles !
Car je me souviens, étant enfant, avoir vu à l’école, apportés par des camarades de classe, des billets de banque qui provenaient de lointaines contrées comme Madagascar, Tahiti, divers pays d’Afrique … Toucher du doigt ces billets c’était déjà comme partir en voyage. J’en avais l’eau à la bouche. Certains salivent en lorgnant les gâteaux crémeux dans la vitrine du pâtissier, moi c’est en touchant des billets colorés. Rien n’a changé. Avouez que des billets exotiques ont quand même plus de gueule qu’un alignement de zéro sur un ordinateur. Et un billet, vous pouvez l’avoir dans la poche en toutes circonstances. Alors qu’un accès codé à distance sur un compte dématérialisé, c’est nettement moins sûr et tellement moins poétique.
Heureusement la biodiversité et le souci de la nature font toujours partie de l’identité du Costa Rica qui est par conséquent légitimement fier de les présenter sur ses billets de banques. Un exemple à suivre assurément !

Le Costa Rica Colón (CRC) est la monnaie officielle du Costa Rica, symbole : ₡

Billet de 1.000 CRC : écosystème forêt sèche (typique Guanacaste)
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Billet de 2.000 CRC : écosystème récif de corail
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Billet de 5.000 CRC : écosystème mangrove
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Billet de 10.000 CRC : écosystème forêt humide (rainforest)
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Billet de 20.000 CRC : écosystème plateau élevé à sol pauvre
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Billet de 50.000 CRC : écosystème forêt de nuage (cloudforest)

A propos de nouveau-né, hier je suis allé voir mon voisin pour le féliciter de la naissance de son fils. Mon voisin s’appelle Jésus (prononcer « rrrézous »).
Je lui ai dit :
- Il est beau ton fils, Jésus, comment s’appelle-t-il ?
Même si ce n’est pas vrai, il est très laid, comme son père. Mais on ne dit pas ces choses-là, même au Costa Rica. Un bébé c’est toujours beau, surtout pour les parents.
Avec un sourire de béatitude (l’effet naissance, voir billet précédent) et aussi parce qu’il est toujours positif rrrézous, il m’a répondu :
- Il s’appelle Jésus !
Grand moment de silence … Vous auriez dit quoi à ma place ?

Avec 2 rrrézous dans le quartier, on peut dormir tranquille, vivement Noël !

Mais d’une part j’écris ce que je veux et d’autre part il est fabuleux pour moi de voir éclore un tout nouveau site même si quelques uns des précédents ont connu le succès durant les années passées dans d’autres pays.
C’est un peu comme se pencher sur le berceau d’un nouveau-né en se demandant ce qu’il va devenir plus tard, quand il sera grand. 15 ans ont passé, on ne se pose plus la question, une grande chose molle est avachie dans le salon devant la TV à s’évertuer à imaginer de nouvelles façons d’être désagréable. On a la réponse.
Mais je m’égare, ce n’est pas le sujet. Car nos objectifs ont pu saisir sur le vif ce moment rare et attendrissant, cette merveille de la nature qu’est l’envol gracieux d’un site Internet tout neuf (même pas fini !) vers des horizons prometteurs.
Et, plongé dans une indicible émotion, quasi en état de béatitude rien qu’en pensant à ces quelques intrépides internautes (vous !) qui ont déjà pu nous trouver sur l’immense toile du Web, nous vous le livrons tel quel, sans plus de commentaires.

C’est beau la naissance d’un site Internet au Costa Rica !