Personnellement cela ne m’intéresse pas du tout de vous parler du Costa Rica.
Comme s'il n'y avait qu'un seul Costa Rica ...
Surtout, d'autres que moi font cela bien mieux.
Voyez par exemple Wikipedia, le bon vieux Routard, le Petit Futé et autres Lonely Planet.
Ce dont j’ai envie, c'est plutôt de vous parler de MON COSTA RICA à MOI.
Celui que moi-même et ma famille vivons au jour le jour, a lo largo de la manera (chemin faisant), con el tiempo (au fil du temps).
Pays parfois merveilleux, souvent quand on y pense, d'autres fois horripilant, un peu comme la vie en général. En un peu mieux ...
Je vais essayer de vous le présenter, sans prétention, façon BLOG.
Pas de stress, on écrira au fils du temps, quand nous aurons le temps ... Pura Vida ...
@ bientôt,
Chez nous il n’est pas très difficile de répondre à cette question existentielle puisque c’est la poule qui est apparue en premier. Facile, nous l’avons achetée dans le voisinage.
Et aujourd’hui est apparu le premier œuf !
12 jours pour recevoir cet œuf que nous attendions tous, cela semble dans la moyenne d’après ce que disent mes voisins et ce que j’ai pu glaner ça et là sur Internet. Ce matin l’une des 4 poules restait bizarrement à l’écart du groupe habituellement soudé. Tout à coup je l’ai vue tourner autour du poulailler et même tenter d’y entrer alors que la porte était fermée. On aurait dit qu’elle avait oublié ses clés à l’intérieur. C’est alors que ça a fait « TILT » dans mon esprit, j’ai compris qu’elle voulait pondre.
Il faut dire aussi que la veille j’avais été particulièrement bien inspiré de déposer 2 œufs (du supermarché) dans l’un des pondoirs maison. Le stratagème a manifestement fonctionné !
En espérant que ce soit ce premier d’une longue série …
Hier sont arrivés à la maison 5 nouveaux pensionnaires, 4 poules et un coq. Des années qu’on en parlait, du moins à chaque fois qu’on voyait la couleur des « jaunes » des œufs industriels de poules élevées en batterie … Un moment il s’agit d’arrêter de parler et de sauter le pas. Alors voilà, c’est enfin fait, la 1ère brique de notre future ferme au Costa Rica est mise en place.
Cela parait simple à priori, d’élever des poules, le concept « retour à la Nature » - tout ça tout ça - et pour un peu on se laisserait bien pousser les cheveux, la barbe et on s’achèterait aussi des « savates » qu’on traînerait à loisir sur le chemin, clin d’œil personnel.
En tous les cas, virtuellement parlant c’est tentant d’avoir des poules à la maison mais très vite des questions diverses et variées se bousculent au portillon :
- Ça mange quoi une poule, combien de grammes par jour, mais où achète-t-on ça, combien ça coûte, combien d’œufs pond chaque poule par semaine, faut-il un coq, aura-t-on des poussins … ?
C’est là qu’on se rend compte qu’avoir Bac +18 ne sert pas à grand-chose pour élever des poules. Une question notamment me hantait :
- Comment une poule peut-elle avoir une douzaine de poussins alors qu’elle ne pond qu’un œuf à la fois ? Bizarre non ?
Je les ai payées 7.000 colons pièce soit 1.500 de plus que leur prix réel d’après mon enquête de voisinage. Je soupçonne l'employé que j’avais chargé de nous trouver les poules d’avoir prélevé au passage sa commission. Étant moi-même payé à la commission, je ne lui en veux pas plus que ça.
Notre fille a aussitôt adopté une des poules. La plus jolie bien sûr. La plus moche est pour moi ou pour son frère qui ne parle pas encore et ne peut donc protester.
Elles sont pour le moment logées dans la volière de Fido, notre regretté perroquet vert qui vivait en liberté dans la propriété. Il a malheureusement disparu du fait de la négligence d’une personne chargée de veiller sur lui en notre absence du pays.
La volière a donc été reconvertie en une sorte d’HLM à poules avec perchoirs, bacs pour la ponte, mangeoires ou plutôt picoroirs car une poule ça picore dur.
Pas difficile non plus de trouver un gros sac de maïs et un autre de mélange pour poules pondeuses. La plupart des gens par ici ont des poules, la logistique est donc déjà en place.
Après avoir voracement englouti la nourriture que nous avions préparée pour leur arrivée, les 5 volatiles, sans même un mot de remerciement, se sont hissés sur le perchoir du haut, hors de portée et y sont restés … 2 jours sans descendre malgré nos injonctions ! Essayez donc de parler à une poule pour la convaincre… un chien ça va, un chat aussi, un cheval à la rigueur, mais une poule ?
Du coup, piteusement je l’avoue, contraint et forcé, je me suis rendu au SAV (service après vente) des poules à 300 mètres de la maison. L’ancien propriétaire des gallinacés récalcitrants a bien rigolé quand je lui ai dit que je ne savais pas comment les faire descendre de leur perchoir. Et encore, en ma présence, je comprends bien qu’il s’est retenu - on soigne sa clientèle - mais je sens bien que l’histoire va très vite faire le tour du quartier. Pas grave, dans la vie on a souvent avantage à paraître moins intelligent ou plus bête, c’est selon, qu’on ne l’est vraiment. Certains, il faut bien le reconnaître, ont moins de difficultés que d’autres à être convaincants dans le stratagème. Plusieurs fois même, je me suis demandé si tel ou tel faisait exprès d’être aussi bête, aussi c... Et bien, étonnement, la plupart du temps la réponse est NON, il vaut mieux le savoir.
Revenons à nos poules. Heureusement, le temps d’aller chercher de l’aide et de revenir avec mon sauveur, j’avais laissé la porte du HLM grande ouverte et elles en avaient profité pour prendre la poudre d’escampette. Mine de rien, elles m’ont bien eu car manifestement elles peuvent allègrement descendre de leur perchoir. J’ai sans doute été victime d’une grève sans préavis, d’un mouvement d’humeur ou bien d’un stress post-traumatique suite à leur déplacement forcé.
A l’heure où j’écris, je les vois passer en file indienne, au large de mon bureau, le coq devant. Apparemment la petite famille fait tranquillement le tour du propriétaire …
J'ai envie de parler de lui aujourd'hui pour plusieurs raisons. D'abord car c'est certainement son livre, ORO, sorti en 1985 qui a inscrit dans un coin de ma tête, sans que je m'en aperçoive, le nom de "Costa Rica".
249 $ aller et retour, taxes incluses, pour aller du Costa Rica à Cuba, La Havane, on se laisserait bien tenter ! Fidel Castro a 86 ans, si on veut le voir en pleine forme il ne faut pas trop tarder.
Mais bon, c'est la rentrée, pas raisonnable !
La Colombie également, à 499 $, tous les gens qui en reviennent disent qu'il y a des endroits merveilleux en Colombie.
Le Pérou également attire beaucoup et pour 549 $ on pourrait se laisser tenter.
Mais non, vraiment pas raisonnable du tout !
On pourrait rajouter à la liste, au nord, tout près Miami, Los Angeles, Las Vegas, plus loin New York, le Canada, le Québec ..., au sud l'Argentine, le Brésil, l'Uruguay ...
Le Costa Rica se situe à mi-distance des 2 Amériques et sans passer trop de temps en avion ni dépenser beaucoup d'argent on peut visiter beaucoup de pays.
En espérant que Taca nous fasse des promotions au bon moment …
Bon, c’est bien beau de rêver, au boulot maintenant pour payer tous ces billets d’avion !
Actuellement nous devons gérer des équipes de travail pour l’entretien de jardins, du débroussaillage, de la rénovation … A un moment se pose la question de savoir combien nous allons payer les divers intervenants de ces chantiers. Une 1ère réponse est donnée à la FAQ, #19.
On voit parfois, dans les forums de désinformation notamment, des bien-pensants socialisants (pléonasme) s’écrier : « mais comment peut-on supporter que des locaux gagnent 500 $ par mois alors que nous on gagne beaucoup plus … bla bla bla ... bla bla bla ... ? ».
1ère remarque, les « indignés » sont très souvent les premiers, par la suite, à sous-payer les locaux qu'ils emploient.
Par ailleurs, avant de s’indigner à bon compte, il serait préférable de faire les bons comptes justement. Prenons 2 exemples :
Jean vit à Paris et gagne 2.200 € par mois pour 35 heures de travail hebdomadaire. Bon élève du président déchu (le petit président) il travaille plus pour gagner plus soit 5 heures supplémentaires par semaine. Soit 40 heures auxquelles il faut rajouter 3 heures de transport quotidien et l’heure du repas pris sur le lieu du travail. 60 heures au total soit 12 heures par jour passées sur le lieu du travail ou dans les transports, le plus souvent agglutiné à ses congénères (définition : individu de même nature). Il sort de chez lui le matin à 07H00 et rentre en général vers 19H30 - 20H00 car il s’arrête en passant faire ses courses au Franprix, à l’Europrix pardon.
Juan vit dans la campagne du Costa Rica et gagne 500 $ par mois pour 40 heures de travail hebdomadaire, 8 heures par jour. Il se rend au travail, le plus souvent à quelques minutes de chez lui, en vélo. Il part à 8H00 car il commence à 8H00, logique (logique à la mode latina s'entend). Chemin faisant il s’arrête plusieurs fois faire la conversation à un parent, un ami, un voisin. Comme d’habitude il arrivera en retard et le patron va encore râler, encore que, il est habitué maintenant, il ne râle presque plus. Le midi Juan rentre chez lui déguster un « casado » préparé au feu de bois par sa bourgeoise. Il ne fait pas les courses, ce n’est pas son affaire. S’il ne s’endort pas après le repas, il repartira travailler à vélo. Chemin faisant il rencontrera …
Compte tenu du niveau de prix astronomique de l’immobilier parisien, Jean est locataire d’un 3 pièces de 45 m² dans une lointaine banlieue dont il vaut mieux oublier le nom à consonance de sinistrose. Plus du tiers de son salaire y passe. Quand il a payé son loyer, son chauffage, son eau, son téléphone, Internet, la télévision, la taxe d’habitation, les impôts sur le revenu, l’assurance, la carte orange 5 zones, la mutuelle, la cantine du midi, … il lui reste 400 € par mois pour manger et se vêtir. Ne parlons même pas des loisirs, des vacances … mais heureusement qu’à Paris Bertrand Delanoë pense à tout. Ainsi Paris Plage et ses 5 cm de sable sur béton fera cette année encore office de paradis tropical. Pas moyen d’économiser un kopeck pour se construire un avenir meilleur. Après 40 ans de ce régime, Jean aura pris l’odeur des sièges du RER, je m’en souviens encore, à vomir. Depuis quelques années il est en analyse, le bougre, car il veut comprendre pourquoi il souffre.
Juan habite une baraque en tôle. De temps en temps, il remplace les tôles par des briques ou bien du bois, il ajoute une pièce. De la récupération en général, cela ne lui coûte rien. Son terrain non plus ne lui a rien coûté, un bien de famille ou un don de l’État. Il a très peu de charges, juste l’abonnement à la télévision par câble qu’il partage illégalement avec ses voisins. Son électricité et son eau lui coûtent quelques $ par mois. Des poules dans la cour pour les œufs, de la bonne viande en quantité car les volatiles se reproduisent très vite. Parfois un cochon, souvent un cheval mais pour le plaisir, pas pour manger le cheval. Pour se nourrir il achètera principalement du riz par sac de 20 kg, des grains (haricots rouges), de l’huile, quelques fruits et légumes au marché local. Avec le reste il achètera des bières pour se soûler en fin de semaine avec ses voisins et sa famille venue lui rendre visite. Juan n’économise pas, il sait que, si Dios quiere, demain sera pareil à aujourd’hui et cela lui convient bien ainsi.
Certes, on ne choisit pas de naître Jean ou Juan. Mais si on pouvait choisir ?
Personnellement je pense que beaucoup de Jean choisiraient la vie de Jean et à l'identique beaucoup de Juan choisiraient de garder la vie de Juan. Notamment parce qu’il est toujours difficile de se projeter en dehors de soi-même.
Cela signifie également, à la lumière de ce qui précède, que les « indignations » de Jean n’ont pas le moindre sens. C'est vide, c'est creux, c'est même stupide de parler ainsi sans savoir. Il est donc conseillé, avant de s’indigner sur le sort des autres, de se pencher sur le sien propre pour savoir s’il n’y a pas plutôt pas matière à s’indigner sur soi-même. Indignation bien ordonnée commence par soi-même, camarade.
L’indignation c’est comme les fruits & légumes, d’abord chercher en local et si vraiment on ne trouve rien, alors chercher plus loin. Et de saison si possible. C'est cela aussi l'écologie !